Éditorial du dimanche 13 janvier 2002

Par Béatrice Kirch-Tougard

Nous sommes dans une période de fête. En avons-nous conscience ? Le vivons-nous véritablement ? Noël (le 25 décembre), la Sainte Famille (le dimanche qui suit Noël), Sainte Marie, Mère de Dieu (le 1er janvier), Épiphanie (le dimanche suivant le 1er janvier), le Baptême du Seigneur (une semaine après l'Épiphanie). Pendant près d'un mois, la fête ne discontinue pas ! Mais quelle en est la cause - ou plutôt qui ? Le Verbe de Dieu qui s'est incarné pour nous donner, en sa mort et sa résurrection, sa paix. Que nous croyions en lui ou non, un regard lucide sur nous-mêmes suffit pour constater que la paix n'est ni hors de nous ni en nous ; le monde entier, à l'échelle des peuples comme à celle des personnes, souffre violence, angoisse, désordres, bruit, discordes, agitation. Quelques semaines ne sont donc pas trop longues pour essayer, à l'école du Christ et de la Sainte Famille, d'entrer dans cette paix que (Dieu) (nous) donne (Jn 14, 27). Car lui seul, en définitive, peut nous la faire connaître puisque c'est lui, la paix. Que nos fêtes soient une action de grâce continuelle, tout au long de l'année liturgique, dans les chants et dans le silence. Oui, d'abord dans le silence, car nous n'avons pas toujours le loisir de chanter des hymnes, tandis qu'il nous est toujours possible de mettre un peu plus de silence dans nos vies, parce que le silence est l'un des chemins de paix. Silence de la prière ; silence en réponse au querelleur ; silence avant de prononcer une parole qui nous démange ; silence de Jésus qui ne condamne pas celui qui a péché mais l'entoure de son pardon ; silence qui accueille la douleur et la partage ; silence qui console et réconforte : silence des doux, (qui) possèderont la terre (Mt 5, 5) non pour l'asservir mais pour la pacifier. Seigneur, cette année, fais de nous des "instruments de ta paix" (Saint François d'Assise).

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